| | | |  | | Matière grise | Toutes les deux semaines, un concentré de l’actualité
scientifique concocté par le Parisien | | | | | | 21 octobre 2023 | | Transmetteurs de savoirs | | Il était de ceux qui nous amenait à prendre de la hauteur et à méditer sur notre place dans l'univers, comme dans le son livre « Le banc du temps qui passe ». Nombreuses sont les « poussières d'étoiles », comme il aimait nous appeler, que la mort d'Hubert Reeves laisse orphelines, lui qui a communiqué à plusieurs générations sa passion des astres, notamment lors des fameuses « Nuits des étoiles », et suscité tant de vocations grâce à son talent de conteur. Un dernier hommage lui sera rendu mercredi prochain à Paris, où il habitait. Autre transmetteur de savoirs, Thomas Pesquet n'était, lui, que de passage dans la capitale, mais il en a profité pour rencontrer les lecteurs du Parisien. Au cours de l'entretien, l'astronaute s'est confié sans tabou, comme dans un livre qu'il vient de sortir aux éditions Flammarion, « Ma vie sans gravité », dans lequel il raconte les coulisses de ses missions par le menu.
Bonne lecture. | | |  | Par Gaël Lombart
journaliste scientifique au Parisien | | | | | L'info de la semaine |  | | Comment l’intelligence artificielle a fait parler un papyrus calciné à Herculanum | ● Un mot invisible devenu visible. « Violet » n’est plus seulement une couleur, c’est désormais, aussi, l’amorce d’un trésor. Ce mot est le premier que des chercheurs sont parvenus à déchiffrer dans un papyrus réputé illisible car brûlé par l’éruption du Vésuve en 79 après J.-C., comme l’ont annoncé il y a quelques jours les initiateurs du projet Vesuvius Challenge. Bientôt, promettent-ils, ce seront des phrases entières que l’on verra s’échapper de rouleaux calcinés, des fragments d’écrits antiques jusqu’ici inconnus que l’on espère découvrir, grâce à une intelligence artificielle et l’obstination de plusieurs équipes.
● Un défi à 700 000 dollars ! En mars dernier, Brent Seales, chercheur à l'université du Kentucky, lance comme défi aux plus dégourdis de s’attaquer aux papyri d’Herculanum. C’est toute une communauté qui se met alors en branle pour détecter d’abord de l’encre sur plusieurs rouleaux, puis des lettres. Deux étudiants en informatique parviennent indépendamment à dévoiler le même mot, « violet », dans un des papyri. Ils reçoivent chacun un prix pour cette prouesse (40 000 dollars pour le premier, 10 000 dollars pour le second, soit respectivement environ 38 000 et 9 500 euros). Le défi ultime consiste à déchiffrer quatre passages différents contenant au moins 140 caractères d’ici le 31 décembre. À la clé, un prix de 700 000 dollars (environ 660 000 euros) !
● Un patrimoine littéraire perdu, bientôt retrouvé ? Paradoxalement, ce qui a brûlé ces écrits, l’éruption du Vésuve, est aussi ce qui les a préservés, alors qu’ils auraient disparu s’ils avaient été abandonnés à l’air libre. D’après le site du Vesuvius Challenge, « s’ils étaient lus, ils feraient plus que doubler le corpus littéraire datant de l’Antiquité dont nous disposons ». « La plupart des chercheurs estiment que plus de 90 % du matériel de cette époque est perdu », précise Brent Seales. Quels monuments littéraires oubliés se cachent dans ces rouleaux carbonisés ? Affaire à suivre ! | | |  | | Plein les yeux |  | | | Ce squelette qui trône au milieu d’une salle sombre de l’Hôtel Drouot, à Paris, n'est pas celui d'un tyrannosaure. Mais d’un de ses ancêtres vieux d’environ 150 millions d’années, amateur de végétaux, présent en Amérique et en Europe : le camptosaure. Trente ans après la sortie du premier opus de la saga à succès de Steven Spielberg, qui a terrifié des millions d’adolescents, la maison de ventes Giquello célébrait ce vendredi 20 octobre l’anniversaire de « Jurassic Park » avec la mise aux enchères d’une pièce extrêmement rare. « C’est incroyable, du jamais-vu, s’enthousiasme Iacopo Briano, expert en histoire naturelle et paléontologie. Le squelette est complet à plus de 90 %, la structure du crâne est quasi intacte, les dents ont été conservées, c’est un coup de chance inouï. » | | | | | | Étonnant : un job dating pour partir en Antarctique | ![]() | | ❄️ C'est un mode de recrutement original pour une mission peu banale. L’institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV) a organisé jeudi un job dating à Brest (Finistère) afin de recruter ses prochains campagnards et hivernants, pour des séjours de six mois à un an, en Antarctique et dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Quelque 80 postes étaient à pourvoir (40 volontaires et 40 contractuels) et le recrutement concerne autant le volet scientifique que le volet technique, à savoir des postes liés à la vie dans la station et à sa maintenance. Au Parisien, trois Français ont raconté leurs expériences dans ces bases du bout du monde. | | | | | Késako |  | | BlueWalker 3, le satellite qui inquiète les astronomes | ● Un peu trop brillant. Lancé en septembre 2022, un satellite s’attire les foudres des astronomes qui lui reprochent de compromettre la bonne observation du ciel. Derrière BlueWalker 3, il y a pourtant un objectif vertueux. La société texane AST SpaceMobile qui l’a mise en orbite souhaite fournir Internet au plus grand nombre. Mais dans une étude publiée au début du mois dans la revue Nature, 40 astronomes alertent, mesures à l’appui : BlueWalker 3 est aussi étincelant que Procyon, la septième étoile la plus lumineuse du ciel. Impossible de ne pas le voir, même en ville et même entre chien et loup, quand la nuit n’est pas tout à fait noire.
● De quoi aveugler un télescope... Le crépuscule est un moment stratégique pour l’observation et notamment la détection d’astéroïdes susceptibles de croiser la trajectoire de la Terre, les géocroiseurs. L’une des difficultés actuelles est de repérer les plus proches du Soleil, théoriquement visibles juste après son coucher mais à peine perceptibles car inondés par la lumière du soir. Ce sera l’une des missions de l’observatoire Vera C. Rubin, un télescope chilien qui sera opérationnel dès 2024 : traquer ces objets faiblement lumineux. Problème : BlueWalker 3 est tellement brillant qu’il saturera les capteurs sensibles de l’instrument, rendant une partie des données inexploitables, selon les astronomes.
● ...et empêcher de prévoir un impact d’astéroïde ? AST SpaceMobile prévoit de lancer 90 autres satellites dans le sillage de ce prototype, un chiffre qui pourrait être revu à la hausse. Les astronomes devaient déjà composer avec une surpopulation en orbite basse, où circulent déjà notamment 5 000 Starlink de SpaceX. « Avec quelques dizaines de milliers de satellites de cette luminosité, il y en aura environ un sur chaque image (de l’observatoire Rubin), estime Daniel Polin, doctorant à l’université de Davis, en Californie. Il est certain que nous passerons à côté d’importantes découvertes astronomiques. » Plus alarmiste encore, Jeremy Tregloan-Reed, astrophysicien à l’université d’Atacama (Chili), a assuré auprès du site Space.com que ces satellites pourraient « nous empêcher de nous protéger d’un impact du type de ceux qui provoquent des extinctions » massives d’espèces ! | | |  | | 💬 Dis, pourquoi…? | | Lola, 5 ans, Asnières (92) : « Pourquoi les feuilles des arbres tombent-elles en automne ? » | 🍃 Tu sais comment les arbres se nourrissent, Lola ? Ils transforment la lumière du Soleil. Ce sont les feuilles qui captent cette lumière et leur permettent de manger, notamment en été. Mais quand vient l'automne, il y a moins de lumière, donc moins de nourriture. Ce n'est pas grave car les arbres ont alors déjà fait leurs réserves pour l'hiver. Ils n'ont plus besoin de leurs feuilles et les laissent tomber. Mais pas d'inquiétude : d'autres apparaîtront ensuite au printemps ! C'est ce qu'on appelle le cycle des saisons. Tu sais peut-être que tous les arbres ne perdent pas leurs feuilles. C'est notamment le cas des sapins, qui gardent leurs aiguilles. C'est pourquoi ils sont toujours verts à Noël !
| | | | Vu ailleurs | | | 🥗 Nos ancêtres mettaient de l'algue à toutes les sauces. Une étude a mis en évidence la présence de biomarqueurs d’algues sur des dents humaines sur plusieurs sites archéologiques d’Europe, suggérant que les végétaux aquatiques ont été communément mangés pendant des milliers d'années, rapporte Courrier international. | | | | | | 👋 C'est tout pour aujourd'hui. On se retrouve dans 15 jours. Bon week-end, et restez curieux ! | | | |  | | Offre Solo |  | Le journal numérique dès 22h30 la veille de sa parution | | | | | Une expérience de lecture illimitée, y compris les articles réservés aux abonnés, et SANS publicité | | | | | L’accès à tout le contenu de l’application Le Parisien | | | | | | | 📬 Lisez nos autres newsletters ! | | | Si vous appréciez lire cette newsletter, il y a de fortes chances que vous aimiez aussi celles-ci : | | | | | | Le Parisien, 10 bld de Grenelle, 75015 Paris
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