| | | Matière grise | Toutes les deux semaines, un concentré de l'actualité scientifique concocté par le Parisien | | | | 8 avril 2023 | Une thèse qui tient en une diapo | Trois minutes pour résumer trois ans de travail. C'est le concept du concours national « Ma thèse en 180 secondes », une étonnante compétition qui s'inspire d'une idée imaginée en 2008 à l'université de Queensland en Australie. Objectif pour les doctorants : rendre intelligible leur thèse à un public de profanes. Les étudiants n'ont qu'une diapositive à leur disposition. La compétition a été lancée en 2012 dans l'Hexagone par France Universités, l'association qui réunit les dirigeants des facultés, en lien avec le CNRS. La journaliste Marie Briand-Locu a assisté en tant que jurée à une demi-finale organisée à l'université Gustave Eiffel de Champs-sur-Marne, en Seine-et-Marne. Elle raconte. Bonne lecture. | | | | Par Gaël Lombart Journaliste scientifique au Parisien | | | | L'info de la semaine | | Artemis : voici les quatre astronautes qui iront autour de la Lune en 2024 | ● Cinquante ans après ! La dernière fois que des humains ont voyagé vers la Lune, c'était en 1972 ! Plus d'un demi-siècle après la mission Apollo 17, la Nasa a annoncé, lundi, la composition de l'équipage qui partira l'an prochain pour l'astre sélène. Les Américains Christina Koch, Victor Glover, Gregory Wiseman et le Canadien Jeremy Hansen sont les heureux élus, premiers astronautes du programme lunaire Artémis.
● Des profils divers. Christina Koch a participé à la première sortie dans l'espace d'un équipage 100% féminin, en 2019. Victor Glover a accumulé 3 000 heures de vol dans plus de 40 objets volants différents. Gregory Wiseman a, notamment, commandé la mission de recherche sous-marine NASA Extreme Environment Mission Operations (NEEMO) 21. Enfin, Jeremy Hansen travaillait avec la Nasa sur la formation des astronautes. Ce sera sa première mission dans l'espace.
● Pas question d'y poser le pied. D'une durée d'une dizaine de jours, la mission Artémis II, prévue pour l'instant en novembre 2024, consistera à voler en orbite autour du satellite de la Terre. Les astronautes prendront place à bord du vaisseau Orion qui sera propulsé par la fusée Space Launch System. Le programme lunaire se poursuivra, au plus tôt en 2025, par l'alunissage pour la première fois d'une femme et d'une personne de couleur. Les agences spatiales souhaitent ensuite installer des bases lunaires dans les décennies à venir, une aventure qui sera peut-être facilitée par la présence de billes de verre à la surface du satellite qui regorgeraient d'eau, selon une récente étude, ce qui pourrait faciliter l'exploration. | | | Plein les yeux | | | Voici l'explosion la plus brillante «depuis le début de la civilisation humaine» ! Le sursaut gamma GRB 221009A serait le «premier cri» d'un trou noir, dont la naissance se serait produite il y a près de 2 milliards d'années. Capté le 9 octobre dernier, il a mis en alerte une quinzaine de satellites et une cinquantaine de télescopes dans le monde. Un spectacle éblouissant ? Pas pour les badauds: la puissante lumière captée par les appareils n'était pas dans le domaine visible, mais sur certaines longueurs d'onde auxquelles l'œil humain n'est pas sensible. «On n'aurait pas pu la voir à l'œil nu», confirme Damien Dornic, chercheur au Centre de physique des particules de Marseille. | | | | Étonnant : une boulette de viande de mammouth ? | | 🐘 La société australienne Vow a dévoilé dans une vidéo la première boulette de viande de mammouth laineux. Il s'agit en réalité de nourriture synthétique reconstituée, grâce à un petit morceau d'ADN de cet animal disparu. «C'est très usurpé de dire que c'est de la viande de mammouth», nous a expliqué Ségolène Aymé, généticienne à l'Institut du Cerveau (ICM). «En réalité, ils ont introduit une protéine du mammouth dans une cellule de mouton. Donc il n'y a qu'une toute petite partie qui est d'origine du mammouth, détaille encore la généticienne. C'est une très bon coup marketing pour faire parler de la viande synthétique mais pas une révolution ni un exploit. L'exploit c'était plutôt de séquencer le génome du mammouth à l'époque où cela a été fait.» | | | | Késako | | La fatigue compassionnelle : quand les techniciens de labos s'attachent à leurs cobayes | ● De quoi parle-t-on ? Avancées sur la maladie d'Alzheimer, vaccination contre le Covid-19, candidats médicaments pour guérir d'une paralysie… Tous ces pans de la recherche médicale ont un point commun : à un moment ou un autre, il a fallu procéder à des expériences sur des animaux. À la longue, il arrive que ce travail soit douloureux pour les personnes en contact direct avec ces petites bêtes, amenées tôt ou tard à mourir dans leurs laboratoires. Culpabilité, stress, insomnies, burn-out… Ce phénomène a un nom, la fatigue compassionnelle, et s'il est assez peu connu du grand public, la question émerge au sein des organismes de recherche.
● Que disent les experts ? Début mars, la revue Science a décidé, dans une enquête, de mettre un coup de projecteur sur ces symptômes encore tabous. François Moutou, vétérinaire et épidémiologiste, se rappelle combien il a été difficile de trouver des témoins dans le cadre des travaux du comité d'éthique de l'Inserm consacré à ce sujet sensible il y a cinq ans. «Une dame nous disait qu'une fois qu'elle avait eu un enfant, elle ne pouvait plus faire certaines tâches, comme l'euthanasie des animaux à la fin des manipulations», raconte François Moutou, par ailleurs ancien membre de ce comité d'éthique.
● Quel est l'ampleur du syndrome ? «On commence à mettre un mot sur quelque chose que forcément, un jour ou l'autre, tout le monde a ressenti», affirme Ivan Balansard, président du Gircor, une association qui informe sur la recherche animale. Selon une étude, 86% des personnes travaillant dans les laboratoires ont déjà été confrontées à la fatigue compassionnelle. «Dans les équipes, c'est clair que sacrifier les animaux, personne ne le fait de gaîté de cœur. Le plus possible, ce sont des tâches à faire circuler, en tenant compte de ce que chacun vit personnellement», poursuit François Moutou qui insiste sur «la nécessité de mettre en place des espaces de parole» au sein des laboratoires. | | | 💬 Dis, pourquoi…? | Léna, 12 ans, Toulouse (31) : «Pourquoi ne peut-on pas plier un papier plus de sept fois ?» | 📜 J'imagine que tu as réalisé l'expérience chez toi, Léna. En effet, une fois que l'on a plié une feuille de papier sept fois, il devient pratiquement impossible de le faire une huitième fois. On n'a pas la force nécessaire ou l'on risque de déchirer le papier. La raison est que l'épaisseur du papier double à chaque pli et que dans le même temps, la surface à plier est divisée par deux. Pour autant, dans l'absolu, la limite de sept plis dont on parle souvent n'est pas indépassable. La preuve : en 2002, Britney Gallivan, une lycéenne, est parvenue à plier du papier 12 fois après avoir utilisé des équations mathématiques. Dix ans plus tard, des étudiants sont parvenus à faire 13 plis. Mais, pour cela, il faut utiliser de très longues feuilles. Dans les deux cas que j'ai cités, le papier faisait plus d'un kilomètre !
| | | 📧 Vous aussi, adressez-nous vos questions ! | | Il n'y a pas de question bête, il n'y a que des réponses idiotes. On attend vos très bonnes questions à l'adresse suivante : glombart@leparisien.fr | | | | Vu ailleurs | | 🌚 De la vie autour des planètes errantes ? Vous l'ignorez peut-être, mais il y a des planètes qui ne tournent pas autour d'une étoile. Il y en aurait même énormément qui errent, comme cela, dans l'espace interstellaire. Sans Soleil, comment imaginer que la vie puisse s'y développer ? Une étude, relayée par Le Monde, affirme pourtant qu'un corps expulsé de son système stellaire pourrait avoir embarqué avec lui un satellite qui, doté d'une atmosphère et sous les effets de marée, aurait théoriquement les conditions propices pour abriter la vie.
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