| | | Matière grise | Toutes les deux semaines, un concentré de l'actualité scientifique concocté par le Parisien | | | | 24 septembre 2022 | Un roi anti-science ? | Charles III sera-t-il un bon allié pour les chercheurs ? Il est permis d'en douter. Par le passé, le nouveau souverain britannique s'est fait remarquer pour des prises de position douteuses sur la science. Homéopathie, biodynamie, interventionnisme à l'université... Nous vous racontons comment le prince, hostile à une «science basée sur les preuves», n'hésitait pas à user de toute son influence. En 2018, il avait déclaré qu'il ne ferait pas de lobbying sur le trône. Mais Edzard Ernst, un scientifique à la retraite qui a eu maille à partir avec Charles, reste méfiant : «Il ne pourra plus faire de grandes déclarations. Mais sa nouvelle influence le mettra bien sûr en bonne position pour tirer les ficelles dans les coulisses.» Bonne lecture ! | | | | Par Gaël Lombart Journaliste scientifique au Parisien | | | | L'info de la semaine | | Féconder l'ovule, un travail d'équipe pour les spermatozoïdes | ● A l'encontre des idées reçues. Chez de nombreux mammifères, une partie des gamètes mâles nageraient en groupe pour une meilleure efficacité. Un phénomène à l'encontre des idées reçues, qui voudraient que cette ruée vers l'œuf soit une course en solitaire, et que les scientifiques savent maintenant expliquer. Comme le rappelle une étude parue jeudi dans la revue Frontiers in Cell and Developmental Biology, le parcours qui mène à l'oviducte n'est pas une promenade de santé, mais un trail, où des spermatozoïdes déboussolés se distinguent davantage par les directions qu'ils prennent que par leur célérité. Pour franchir le col de l'utérus, une partie des gamètes mâles, chez diverses espèces, se mettraient donc dans la roue les uns des autres.
● Nager à contre-courant. Chez le taureau, les spermatozoïdes s'alignent dans la même direction mais peuvent entrer et sortir du groupe au fil du temps. Ces équipes ne vont pas plus vite que les spécimens isolés. Quel avantage ont-elles alors à s'unir ? C'est ce qu'ont essayé de comprendre les auteurs de l'étude. Pour cela, ils ont utilisé du sperme bovin et un dispositif imitant les paramètres de l'organe reproducteur féminin. Ils ont alors constaté que les regroupements de spermatozoïdes leur permettaient de mieux trouver le chemin mais aussi de nager à contre-courant en cas de sécrétions abondantes dans l'appareil reproducteur féminin. Les spermatozoïdes isolés résistaient, pour leur part, moins au flot de mucus.
● Des implications pour la médecine. Cette découverte est intéressante pour l'étude de notre espèce car le sperme bovin a des propriétés semblables à celui du sperme humain et la fécondation se produit dans des conditions similaires. «Il n'y a pas de publication sur la nage collective dans le sperme humain, bien que dans ma discussion avec des cliniciens, j'ai entendu dire qu'ils avaient observé des spermatozoïdes nager en groupe lorsqu'ils examinaient des échantillons de sperme prélevés sur le corps d'une femme après un rapport sexuel», précise le biologiste Chih Kuan Tung. Cette recherche pourrait avoir des implications pour les traitements de l'infertilité et aider à une meilleure sélection des spermatozoïdes utilisés pour des interventions telles que la fécondation in vitro ou d'autres technologies de reproduction assistée. | | | Plein les yeux | | | Ces objets datent de 3300 ans. Dimanche dernier, les autorités archéologiques israéliennes ont annoncé la découverte accidentelle d'un caveau funéraire intact datant de l'époque du pharaon Ramsès II. Ce caveau était rempli de poteries, d'objets en bronze et d'ossements, mais aussi d'au moins un squelette humain relativement intact et pourrait offrir «une image plus complète des rites funéraires de la fin de l'âge de bronze», selon Eli Yannai, expert de cette période à l'Autorité israélienne des antiquités (IAA). | | | | Étonnant : enfin une solution pour endormir bébé ? | | 👶 Quelle est la bonne méthode pour faire s'endormir un bébé qui pleure ? Une équipe de scientifiques du «Kiren center for brain science» au Japon affirme dans la revue Current Biology avoir trouvé la formule pour «apporter une solution immédiate aux pleurs du nourrisson». Alors que de nombreux parents replacent directement leur bébé dans son lit après l'avoir bercé sur place, l'équipe du professeur Kuroda, leur conseille de marcher pendant cinq minutes avec l'enfant en pleurs, puis de s'asseoir pendant cinq à huit autres minutes en tenant toujours l'enfant avant de le reposer dans son berceau. Les scientifiques japonais expliquent que lorsqu'ils sont déplacés, les bébés calent automatiquement leur rythme cardiaque sur celui du parent qui les berce. | | | | Késako | | Mission DART : la Nasa s'apprête à dévier un astéroïde (et tout diffuser en direct) | ● Qu'est-ce que cet astéroïde ? C'est un petit corps inoffensif d'environ 160 m de longueur, situé actuellement à 11 millions de kilomètres de la Terre. Pourtant, dans un peu moins de trois jours, Dimorphos sera violemment percuté par une sonde et toute l'humanité pourra être témoin de l'impact. Objectif : tester en grandeur nature la déviation d'un astéroïde ou d'une comète, pour être prêt le jour où un tel objet menacerait notre planète. La première opération du genre. L'impact aura lieu dans la nuit du lundi 26 au mardi 27, à 1h14, fuseau parisien.
● A quoi va-t-on assister ? Avant de finir sa course sur le gros «caillou», la sonde DART aura le temps d'en livrer des images détaillées, que la Nasa, responsable du projet, diffusera en direct. Les scientifiques de la mission s'attendent à un beau spectacle, plein de surprises, y compris pour eux. Une heure avant le crash, les spectateurs pourront distinguer Dimorphos d'un autre astéroïde autour duquel il tourne, Didymos. «Les dernières minutes devraient être extrêmement excitantes. Les derniers détails feront quelques dizaines de centimètres, donnant cette impression de tenir une part de l'astéroïde dans votre main», prédit Tom Statler, chercheur au sein de la direction des missions scientifiques de la Nasa. Et puis, trois secondes avant l'impact, alors que la surface de l'astéroïde remplira tout l'écran, la transmission s'interrompra.
● L'histoire s'arrêtera-t-elle là ? Bien au contraire : c'est là que tout commence. Une dizaine de jours avant l'instant fatidique, LICIACube, un satellite de l'agence spatiale italienne, s'est désolidarisé de DART pour pouvoir capter les images des premières secondes après le choc. Cependant, comme la gravité là-bas est extrêmement faible, les poussières vont mettre beaucoup de temps à retomber sur le sol de Dimorphos. Une autre mission est nécessaire pour examiner les conséquences de la collision. Elle s'appelle HERA, est pilotée par l'Agence spatiale européenne (ESA), sera lancée en 2024 et commencera ses opérations sur place en janvier 2027. Ce qu'elle trouvera, nul ne le sait. «Il peut se passer plein de choses : un cratère ou une totale déformation de l'objet», affirme Patrick Michel, astrophysicien à l'Observatoire de la Côte d'Azur et membre de DART. | | | 💬 Dis, pourquoi…? | Malo, 3 ans, Thuré (86) : «Pourquoi a-t-on du miel dans les oreilles ?» | 🍯 C'est vrai que c'est étonnant, Malo. Mais cette chose orange que tes parents retirent parfois de tes oreilles, ce n'est pas du miel. Cela s'appelle du cérumen. C'est une substance produite à l'intérieur de tes oreilles, près du tympan. Tu connais le tympan ? C'est une sorte de petite peau qui ressemble à un tambour qui te permet d'entendre les sons. Le cérumen sert à protéger tes fragiles oreilles de la poussière et des petits microbes. C'est donc très utile. On peut en enlever la partie visible, mais c'est important qu'il en reste à l'intérieur des oreilles. Tu vois, Malo, les abeilles n'ont rien à voir avec le cérumen. Et tu ne risques pas de voir un ours s'approcher de toi avec gourmandise. Si on appelle ça miel, c'est que les parents adorent faire des blagues et que ça y ressemble drôlement. | | | 📧 Vous aussi, adressez-nous vos questions ! | | Il n'y a pas de question bête, il n'y a que des réponses idiotes. On attend vos très bonnes questions à l'adresse suivante : glombart@leparisien.fr | | | | Vu ailleurs | | 🐡 De vieux poissons tout mous. Il y a quelques semaines, des paléontologues australiens ont découvert des arthrodires, une sorte de poisson dont l'ordre s'est éteint il y a plusieurs centaines de millions d'années. Au-delà du fait que les fossiles appartiennent à l'un des premiers vertébrés connus sur Terre, les fossiles contiennent encore les «tissus mous» des spécimens, autrement dit leurs organes : cœur, foie, estomac ou intestins, par exemple. Comme si cela ne suffisait pas, ces fossiles sont parmi les plus vieux jamais découverts par l'homme, raconte Le Point.
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